Créateur de roses de génie, Joseph Pernet, le Magicien de Lyon, ne verra pas sa descendance prendre sa suite. Ses deux fils Claudius et Georges vont mourir lors de la Première guerre mondiale…

Joseph Pernet est un obtenteur de roses de renommée internationale. Il est connu sous le nom de Magicien de Lyon et est le créateur de la première rose jaune, Soleil d’Or en 1898. Tout au long de sa carrière, il va obtenir 132 prix nationaux et internationaux. Chevalier de la Légion d’honneur, il sera fait Citoyen d’honneur des villes de Londres, Tokyo et de Portland. Suite à la disparition de ses deux fils, tués lors de la première guerre mondiale, il cédera son entreprise à l’un de ses collaborateurs, Jean Gaujard, dont l’ancêtre Pierre Gaujard fut jardinier en chef des jardins de Versailles et collaborateur de Le Nôtre L’une de ses roses, Madame Caroline Testout, a eu les honneurs de la philatélie française en 1999.

Fils aîné du célèbre rosiériste, Claudius Benoit Pernet est ajourné de Service militaire en 1903 et 1904 sans qu’on en connaisse la raison. Apte en 1905, il ne fera qu’un an à Romans au lieu des deux réglementaires puisqu’il est libéré le 18 septembre 1906. Blessé par balle occasionnant une plaie perforante au thorax, le 23 octobre 1914 à Saint-Laurent-les-Arras, il meurt deux jours plus tard à l’hôpital d’Arras. L’original

de l’acte de décès étant en allemand, on peut supposer qu’il était prisonnier. A sa demande, il a reçu les derniers sacrements et un prêtre a célébré ses obsèques. Il a également reçu les honneurs d’un détachement militaire allemand. Il a obtenu la Médaille Militaire et la Croix de Guerre avec Étoile de Bronze à titre posthume (J.O. du 6 juillet 1924). Son corps fut rapatrié à Vénissieux. Une très grande rose double et jaune, baptisée Souvenir de Claudius Pernet, fut créée par son père en 1920 en son honneur. On la trouve encore dans le commerce.

Son frère cadet, Georges Joseph, sera tué quelques mois plus tard dans les Vosges.

Georges Jospeh est incorporé quelques jours après la fin du service militaire de son aîné et dans le même régiment à Briançon (159ème RI). Pour convenance personnelle, il fait sa seconde année au 157ème RI de Barcelonnette. Libéré en septembre 1909, il revient créer des roses à Parilly mais est rappelé en 1914. Il est tué à Ban-de-Sapt lors de la bataille de la Fontenelle. A titre posthume, il sera cité à l’ordre du régiment : Excellent soldat, modèle de bravoure et de dévouement, tombé glorieusement pour la France de 23 juin 1915 en s’élançant à l’assaut des positions ennemies à la Fontenelle. Son corps a été rapatrié à Vénissieux et il repose aux côtés de son père et de son frère. Après avoir créé en 1887, le rosier nain Georges Pernet pour célébrer cette naissance, son père créera également un rosier à sa mémoire en 1921, Souvenir de Georges Pernet, qu’on peut trouver dans le commerce. Il présente de très grandes fleurs roses très fournies.

Les filles de Joseph et Marie Ducher épouserons  deux rosiéristes et feront perdurer le nom de Pernet avec les roseraies Bonnet-Pernet et Siret-Pernet.