Claudius Gabriel Jocteur est cuisinier pâtissier. Dans cette famille originaire de l’Isère (Roche), tout tourne autour de la farine et l’on trouve des agriculteurs, grainetiers, meuniers, des boulangers, des pâtissiers. Aujourd’hui encore le boulanger de l’Ile Barbe à Lyon, qui est le boulanger de Bocuse et dont on a parlé car il a reçu un appel du Président Macron, c’est un Jocteur. Un agriculteur de Corbas pétrit et vend du pain Bio, c’est un Jocteur.

Claudius Gabriel est né chez son grand-père, le boulanger de Vénissieux. Ses parents, grainetiers rue de la Martinière à Lyon quitte la région dans les années 1910 et s’installent à Marseille. On retrouve donc notre soldat à Marseille. Des classes en 6, il est appelé à la guerre avant de pouvoir fêter ses vingt ans. Il semble avoir été blessé le 26 octobre 1916 puisqu’il est évacué, mais il réintègre son régiment le 4 décembre. Il est envoyé dans l’Aisne en avril 1917 avec le 162^ème RI. Depuis le début de l’année, son régiment n’a pas connu de repos véritable. En vue de l’offensive du 18 avril, sur la ferme Mauchamp, le 162^ème part à l’assaut. Une première position allemande est prise faisant de nombreux prisonniers. La marche continue mais se heurte à une résistance opiniâtre de l’ennemi, qui barre le chemin d’une pluie incessante d’obus et de balles que déversent à l’envi les mitrailleuses de terre et celles des nombreux avions qui ne cessent de les survoler à très basse altitude. A 10 heures, la ferme Mauchamp est prise. Quand le régiment est relevé, il laisse dans les plaines de Mauchamp, 29 officiers et plus de 1 100 hommes dont Claudius Gabriel Jocteur, blessé mortellement le 18 avril 1917 à 15 heures à Juvincourt. Il est présent sur le Livre d’Or de Marseille, mais on ne le trouve pas sur les innombrables Monuments aux Morts de cette ville.