Famille MILLE
Une famille de jardiniers lyonnais. Toussaint Mille se marie à Vénissieux avec sa cousine, part pour la guerre et n’en reviendra pas…
Histoire de Toussaint MILLE
Toussaint et son frère jumeau Benoit naissent à la Guillotière en 1878, fils d’Antoine MILLE et de Marguerite VIOLET. Il est jardinier, comme son père et effectue son service militaire à Grenoble dans le 14ème Bataillon de Chasseurs à pied. A sa libération en 1902, il obtient le certificat de bonne conduite. Il se marie alors à Vénissieux, fin 1903, avec Louise MILLE, fille d’horticulteurs du Moulin-à-Vent et reçoit de cette union une parcelle de terre à Vénissieux pour débuter son exploitation. Toussaint et Louise sont cousins germains. En octobre 1906, un fils, Benoit, nait de cette union mais décède un mois plus tard.
Oeillettiste et rosiériste, Toussaint Mille est un créateur de superbes variétés de roses qui ont enrichi les collections du monde entier et qui ont donné ce spectacle de faire mieux et toujours plus beau (Lyon Horticole 1911). En 1907, il présente Duchesse de la Mothe-Audencourt, une rose à larges fleurs doubles de fragrance modérée que l’on trouve encore à Sangerhausen, la plus grande roseraie d’Europe. Installé à Lyon- Monplaisir, il propose une collection assez considérable: Commandant Lhoste, Etoile du Berger, Petite lyonnaise, Mignon, Mademoiselle Marguerite, Beauté de France. En 1912, il crée la rose Colonel Seurot et est primé la même année au concours de Bagatelle pour sa rose Étincelle de Parilly. Il est fait Chevallier dans l’ordre du mérite agricole en 1913 en tant que rosiériste, avec 20 ans de pratique et lauréat de nombreuses expositions.
Son épouse Louise, décède le 10 mai 1913.
Incorporé au 111ème régiment d’Infanterie au début de la guerre, il est blessé une première fois en octobre 1915 de plaies pénétrantes à la fesse gauche, par éclat d’obus. Il en réchappe et est envoyé à Esnes-en-Argonne. A partir de mars 1916, les Allemands décident d’encercler Verdun. 300 jours de combats et la perte de 10000 poilus pour reprendre la cote 304. Parmi eux, Toussaint Mille est tué à l’ennemi en septembre 1916, dans les tranchées de la cote 304 à Esnes-en-Argonne. Il repose dans la tombe n°676 de cette nécropole qui était à l’époque nommée, cimetière militaire de Favry. Aujourd’hui, on peut voir sur la cote 304, un monument érigé par 35 associations d’unités combattantes. Il est inauguré le 14 juin 1934 par Philippe Pétain. Il rend hommage à toutes les unités françaises qui se sont engagés pour la possession de cette colline-observatoire.
Toussaint Mille, brave soldat, tombé glorieusement au champ d’honneur dans l’accomplissement de son devoir, le 15 septembre 1916, à la côte 304, reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze.
Tout au long de sa vie, on peut le suivre dans ses déplacements. Né à la Guillotière, chemin des 4 maisons (rue Audibert et Lavirotte), il se marie avec une fille du Moulin-à-vent à Vénissieux et y habite, route de Vénissieux (route de Vienne) jusqu’au décès de sa femme. On le suit alors à Montplaisir dans le huitième arrondissement, entre le chemin de la Croix Morlon (rue Antoine Lumière) et le chemin de la Guillotière à Saint-Priest (ex route d’Heyrieux devenue rue Marius Berliet). Une rue du huitième arrondissement de Lyon porte son nom et une rue perpendiculaire, s’appelle la rue Violet.
Sépulture
Famille MILLE
Particularité
Ossuaire
Il y a quelques années, les ossuaires étaient exceptionnels sur la région. Vénissieux est précurseur en la matière. Depuis quelques années, la Mairie a le droit de reprendre les tombes à perpétuité à l’abandon. Une plaque est déposée sur les tombes réputées à l’abandon, et au bout de 3x3ans, 9 ans, après des recherches généalogiques, des constats d’huissier, si rien n’a été signalé, la mairie a le droit de préemption. Les tombes sont vidées de leurs ossements, et démantelées. Alors que dans la plupart des autres communes de la région les ossements sont mis à la fosse commune, la mairie a elle créée un ossuaire où sont mis les ossements, sont notés le nom de la personne ayant acheté la concession, le carré et le N°de la concession de la personne exhumée. Ça permet aux gens qui auraient été déposséder de leurs morts par erreur de retrouver au moins des restes…